Le Folklore, l'Origine et le Sacré.
C’est l’histoire d’une rencontre, d’un rapport au temps et à l’espace. L’histoire d’une trace laissée dans un paysage et qui nourrit les fantasmes. Une histoire de refuge, d’un monde passé et imaginé. Une histoire des Premiers Hommes et de l’enfance humaine. Un regard vers le nous des origines. Au gréé de ses explorations de la pointe bretonne, Simon Jourdan photographie et archive de manière sensible les traces des Premiers Hommes à travers les mégalithes millénaires dispersés sur le territoire. Les mégalithes ne nous disent pas un passé disparu mais l’énigme de leur existence. Une énigme n’existe que tant que le mystère demeure. Et il est humain de chercher à la résoudre. On leur cherche donc une signification ou une fonction par une grille de lecture utilitaire, artistique ou religieuse. Et parce qu’il est difficile d’envisager qu’elle soit définitivement perdue ou impossible, cette résolution prend la voie du Folklore ou du Sacré. Mais quelles que soient les hypothèses, ces constructions monumentales présentes en de nombreux points du monde, sont avant tout des traces érigées par des Hommes qui témoignent de leur passage et ont traversé le temps jusqu’à nous. Ils sont des vestiges, c’est à dire une archive, un document de mémoire plus que d’histoire. Et en ce sens, une porte d’accès vers « le sombre abîme du temps » (Buffon). Ces photographies cadrent des paysages qui racontent le temps, brossent le portrait hors-champs du passage des Hommes, et nous ouvrent le passage vers nos origines.
Tristan Thil